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Historique des taxis en France

Évoluant avec la société, l’Histoire des taxis est particulièrement marquée en France et plus précisément à Paris, où les premières compagnies ont vu le jour.

Des premiers taxis à la guerre 14-18

Le premier « vrai » taxi motorisé, le « Daimler Victoria » a été créé en 1894 et mis en circulation en 1897. Il s’agissait d’un véhicule électrique, sur batteries pouvant transporter jusqu’à 3 personnes, à une vitesse d’environ 20 km/h. Il est équipé le premier compteur ou taximètre réinventé par l’Allemand Wilhelm Bruhn.[Image 1]

Daimler Victoria crée par Gottlieb Daimler en 1897

La Daimler Victoria, le premier taxi créé par Gottlieb Daimler

En 1898 et 1899, les premiers services de taxis appelés automobiles de louage à moteur, ou « fiacres électriques » se développent à Paris. Faute de règlementation, les prix sont libres et se négocient à la course2. Peu rentable, le système électrique est peu à peu délaissé et remplacé par le pétrole3.

En 1905, la toute première société de taxis, la « Compagnie française des automobiles de places » est créée par André Walewski. Entre 1906 et 1907, le nombre de taxis passe de 300 à 1070 à Paris1.

En 1910, le taxi devient un marché à part entière. Face à l’augmentation du nombre de sociétés, de nouvelles règlementations sur les tarifs sont mises en places. Dans ces compagnies, les frais du carburant et d’entretien sont à la charge du chauffeur salarié qui doit par ailleurs verser une partie de sa recette et parfois même ses pourboires, à son employeur. Une grève est alors entreprise par les chauffeurs de taxi. Cette première grève est un échec.1

Le constructeur automobile Renault crée la même année son modèle AG13. En 1913, Renault est le premier fournisseur des compagnies parisiennes. Son modèle AG1, créé en 1905, équipe alors 85 % des 10 000 taxis parisiens. La même année, la banque Mirabaud & cie rachète la Compagnie française des automobiles de places. Immatriculés G7 par la préfecture de Paris. Les taxis de cette compagnie deviendront les taxis G7 donnant ce nom à la compagnie.3 [Image 2]

Une Renault Type AG-1

Une Renault Type AG-1 (source La Cité de l'automobile)

La Renault AG-1, le taxi d'avant-guerre

La Renault AG-1, le taxi d'avant-guerre (source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France)

La Première Guerre mondiale est sur le point d’éclater. Les taxis parisiens de Renault sont alors réquisitionnés pour amener la 7e division d’infanterie sur le front, permettant ainsi de stopper la progression des Allemands vers Paris. Les taxis réquisitionnés seront ensuite rebaptisés les taxis de la Marne.6

1918 à 1939 : les années folles

Après la Première Guerre mondiale, les taxis deviennent de plus en plus nombreux. De nouveaux constructeurs se lancent sur le marché, dont le groupe Citroën qui deviendra l’un des acteurs majeurs de ce type de service.1

En 1921, près de 21 000 taxis sont en circulation, dont 9000 conducteurs prioritaires. De plus en plus nombreux, les professionnels doivent s’organiser. Les premiers syndicats de taxis sont créés et des commissions disciplinaires sont mises en place dans les différentes compagnies. Les clients peuvent désormais se plaindre auprès des sociétés.2

Face à la montée en puissance de Citroën, Renault évolue et rachète en 1927 la compagnie G71 [Image 3]. En 1930, 12 500 taxis circulent dans Paris. 2500 appartiennent à la compagnie des taxis Citroën1.

Un taxi Renault KZ 7

Un taxi Renault KZ 7, Source Antiquités brocante de la tour

En 1935, la majorité des taxis (56 %) sont des artisans. Avec la multiplication des taxis, les recettes individuelles diminuent. Les chauffeurs sont obligés de faire de plus en plus d’heures et de « chasser » le client pour pouvoir se payer un minimum.12

Les grèves nationales de 1936 qui ont contribué à l’apparition des congés payés, et l’amélioration des conditions de travail touchent également l’industrie du taxi. Le 24 juin 1936, la convention collective des taxis de la Seine est signée13, introduisant le contrat collectif de travail aux chauffeurs : Les journées de travail sont limitées à 11 h pour les artisans et à 10 h pour les salariés. Chaque travailleur dispose dorénavant d’un jour de repos par semaine et 15 jours de congé par an. La rémunération des chauffeurs est également modifiée. Ceux-ci disposent d’un lors d’un salaire fixe, auquel s’ajoute un pourcentage de 25 % de leur recette.

Un an plus tard, un décret préfectoral limite le nombre de taxis parisiens à 14 000.

En 1938, le contrôle des taxis s’intensifie avec la mise en place des horodateurs dans les véhicules. Placé sur le côté droit à l’arrière du véhicule, l’appareil affiche les heures de fin de service du chauffeur. Ces informations sont visibles de l’extérieur.14

En parallèle, une brigade de police chargée de contrôler les taxis est créée et très vite surnommée « Les Boers ».

En 1939, la première fédération de taxis, la F.N.A.T. (Fédération nationale des artisans du Taxi) regroupant des syndicats de Paris et des syndicats de province, voit le jour. Elle permet aux professionnels d’obtenir la même année une subvention sur l’essence.2

1945 à 1970 : le renouveau

Au lendemain de la guerre, l’industrie du taxi est au point mort. Seule une centaine de véhicules circulent dans Paris. Mais l’activité va vite rebondir avec l’arrivée de nouveaux modèles. En 1948, 8500 taxis sont recensés dans la capitale. Le numerus clausus est ensuite fixé à 11 000 en 1950 puis 12500 en 1955.

Au début des années 50, de plus en plus de foyers s’équipent en automobiles. La profession doit encore évoluer.

En 1953, le lumineux taxi devient obligatoire sur le toit du véhicule.

1956 marque l’apparition du premier central radio de taxis à Paris

1959, les premiers moteurs Diesel sont développés avec la 403 de Peugeot. La compagnie GAT est l’une des premières à tester ces modèles3 [image 4].

Un taxi sur le modèle Peugeot 403

Un taxi sur le modèle Peugeot 403, source Salon Rétro mobile

EN 1962, le compteur est intégré à l’intérieur du véhicule. Pour limiter la croissance de l’industrie, de nouvelles règles sont mises en place : les chauffeurs de taxi doivent désormais être titulaires d’un permis spécifique taxi et le véhicule doit être recensé et marqué par le service des mines. De plus pour devenir artisans les chauffeurs doivent justifier d’une expérience de 5 ans minimum au sein d’une compagnie.

En 1964, l’enseigne du taxi doit indiquer le tarif appliqué : A pour Paris le jour ; B pour la nuit et les trajets en banlieue.

Les taxis se joignent aux évènements de mai 68 [Image 5] apportant leur lot de revendications.

Un bouquet de marié

Une affiche de la grève des taxis de 1968 (source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France)

1973 à nos jours : une nouvelle identité et des règles strictes

Le 1er mars 1973, les compagnies obtiennent le droit de louer et de vendre individuellement leurs licences et plaques15. Un an plus tard, le prix moyen d’une licence est de 35 000 francs.

L’appellation « Taxi » est alors strictement réservée selon l’article 2 du décret n° 73-225 du 2 mars 1973 relatif à l’exploitation des taxis et voitures de remise16. Bénéficiant d’une « autorisation de stationnement sur la voie publique dans l’attente de la clientèle », les taxis sont dès lors obligatoirement pourvus : d’un « compteur horo- kilométrique » » ; d’un « dispositif extérieur, lumineux la nuit, portant la mention “taxi” » » ; d’une « indication, visible de l’extérieur, de la commune ou de l’ensemble des communes d’attachement, ainsi que du numéro d’autorisation de stationnement ».

Deux nouvelles fédérations de taxis sont créées : la Fédération Française des Taxis de Province (FFTP) en 1978, et la Fédération Nationale des Taxis Indépendants (FNTI) en 1983. Le numerus clausus est alors fixé à 14 000

En 1983, un nouveau tarif « C » est appliqué, il concerne les déplacements en banlieues à partir de 19 heures. Désormais, les tarifs sont réévalués en janvier en fonction de l’inflation. Un décret du 6 avril 1987 vient fixer les règles des revalorisations17. La revalorisation est fixée par le ministre de l’Économie, sur la base d’une course de jour de 7 kilomètres dont 6 minutes d’attente ou de marche au ralenti. Cette revalorisation permet d’uniformiser les tarifs appliqués dans un même département.

Le 21 janvier 1995, une nouvelle loi relative à l’accès à l’activité de conducteur et à la profession d’exploitant de taxi est publiée au journal officiel de la République18. Cette loi affine les critères de définition du taxi (9 places maximum), ainsi que les conditions à remplir pour devenir chauffeur.

En 1997, les taxis obtiennent le droit dans le cadre de leur activité de transport des malades assis, après avoir manifesté contre un projet de décret visant le contraire.

En 2000, 44 000 taxis se partagent le territoire national, dont 15 000, à Paris. Le prix des licences est de plus en plus élevé, atteignant en moyenne 110 000 euros en 2003, 200 000 euros en 2009 et 250 000 euros en 2012.

L’ordonnance n° 2010-1307 du 28 octobre 2010 vient modifier le code du transport et notamment certains articles relatifs aux taxis.19

L'arrivée des VTC

Un nouveau type de service vient faire concurrence aux taxis français, les véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC). Jugeant cette concurrence déloyale, les règles appliquées aux sociétés de VTC sont beaucoup plus souples que celles propres aux taxis, les compagnies de taxi enchainent les mouvements de grève et les manifestations20.

En 2013 une manifestation nationale était ainsi mise en place pour protester contre l’ouverture du marché de transport des malades assis aux VTC.

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